Une journée excédante... [Pv Sora + libre]

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« C'est surtout quand les journées paraissent longues que les années passent vite. »

Il faisait chaud. Beaucoup trop chaud. J'avais passé une très mauvaise journée, aujourd'hui. J'avais, pour tout dire, beaucoup de mal à m'habituer à ce nouvel environnement. Les gens ici avaient l'air ordinaire. Pourtant, j'étais sûr d'avoir entendu des rumeurs sur ce pensionnat. Enfin bon à vrai dire ce n’était pas ça qui avait gâché ma journée ! Au faite, c'était plutôt le dernier de mes soucis. Vous voulez savoir ce qui m'a mise en rogne ? Ce matin, j'ai oublié de prendre mes médicaments pour mes douleurs au ventre, trop chamboulée par ce nouvel endroit. J'ai morflé toute la mâtinée, cette douleur atroce me tiraillait tellement que j’eus l'impression de faire un malaise. Ensuite, j'avais également oublié mes clopes. Vous vous rendez compte ? Comment je fais moi, sans mes clopes ? De plus je n'avais pas beaucoup mangé... Le comble !

J'avais passé toute ma journée dans le bar où je travaillais. J'étais maintenant exténuée, tout ce travail m'avait vraiment fatiguée. Prendre les commandes, les donner au chef, nettoyer les verres au bar, servir les ivrognes, servir les commandes, prendre les réclamations... Sourire, sourire, encore et toujours, pour avoir l'air accueillante. Et tout ça pour quoi ? Un faible pourboire m'attendais au comptoir. Trois vulgaire pièces. Juste de quoi m'acheter une boite d'allumettes. J'en pris un coup au moral. Travailler avec acharnement, la douleur au ventre, à longueur de journée, pour au final n'avoir pas ou peu de pourboire... Même mon salaire était bas. Si cela continuait de la sorte, je serai bientôt obligée de réduire ma consommation d'alcool et de cigarette, et je ne vous parle pas des achats en vêtements. Oui, c'est la crise pour tout le monde ! Heureusement, un collègue me donna deux ou trois clopes. J'allais pouvoir passer ma soirée tranquillement.

Aujourd'hui, mon patron m'avait autorisée à sortir plus tôt. Il devait être dix-sept heures. Il avait dû voir dans mon regard turquoise et marqué par la fatigue que je ne tenais plus trop debout. Après m'être changée et dit au revoir à tout le monde, je refermais délicatement la porte du bar. Je me fis tout de suite attaquer par de centaines de gouttelettes humides. Il pleuvait. Il faisait chaud, et il pleuvait. Un soupire s'échappa d'entre mes lèvres et je mis mon sweat à capuche, histoire de protéger mes beaux et longs cheveux nacrés. Je marchais lentement. De toute façon, j'étais trempée. A quoi bon se dépêcher ? J'allais rentrer à la pension et m'affaler sur mon lit, pour ne me réveiller que le lendemain. Le lendemain, à six heures, avant de repartir au boulot. Vie de merde. Cette routine monotone et fatigante s'accrochait à moi. J'avais faim. Depuis combien de temps n'avais-je pas retrouvée l'odeur et le gout du sang ? Quelques jours, peut-être. J'étais affamée, si bien que ma vue se troublait et mes jambes devenaient lourde et cotonneuses.

Je passais devant une vitrine d'un grand magasin. Je m'arrêta quelques secondes, m'inspectant un court instant. Je portais un sweat à capuche de couleur blanche, presque aussi blanc que mes cheveux qui étaient protégés par le tissu. Je descendis les yeux et m'aperçus que je portais un mini-short bordeaux. Il était trempé mais ça ne me gênait pas puisque le reste de mes cuisses et jambes étaient à l'air libre. Enfin, j'avais décidé de mettre, ce matin, mes petites chaussures rouge et blanche, qui s'accordaient parfaitement avec ma tenue. Je soupirais une nouvelle fois, laissant les gouttelettes joncher mon visage ovale et fin.

Je me remis en route, enchaînant les passages piétons et les feux rouges. Quand, au bout de quelques minutes, j'atteignis enfin le pensionnat. Un sourire se dessina sur mes lèvres ; j'étais soulagée d'être arrivée. D'un geste devenu habituel, je posais doucement ma main sur la grande porte, et la poussa d'un geste mesuré. J'arrivais donc dans le hall. Cette grande et vaste salle me rappelait mon ancienne bâtisse. Je me souvenais que mon père et moi adorons jouer au milieu des tables et vases, pour le plus grand malheur de ma mère qui, à chaque fois, craignait que nous cassions quelque chose. A cette pensée, mon visage s'assombrit. Je jetais un furtif coup d'oeil à ce qui m'entourait ; quelques tableaux jonchaient les murs, et plus loin se trouvait un plan du bâtiment. A côté de celui-ci se tenait un panneau d'affichage. Le hall était vide et silencieux.

Je gagnais ma chambre quand j'appris qu'elle était au fait en rénovation. J'allais devoir dormir dehors... Je rangeais donc mes affaires et refit ma valise, prenant soin cette fois-ci de prendre mes médicaments pour ma blessure au ventre. Franchement, ils auraient pu me prévenir plus tôt... Bon, en attendant de trouver une idée pour pouvoir dormir au chaud, je gagnais le toit. La pluie s'était arrêtée et l'air était devenu respirable. Je m'assis sur la rambarde, mes jambes dansant dans le vide. Je pris mon briquet et alluma une clope que je logeais entre mes lèvres. Au bout de quelques secondes, j’expirais la fumée. Aah ça faisait du bien ! Il ne manquait plus que la petite bouteille de vodka, et au mieux, du sang frais. Mes flingues me gênaient un peu, ils étaient à ma ceinture de mon short mais comme j'avais enlevé mon sweat pour le mettre autour de ma taille, on ne les voyait pas. Je me retrouvais donc en tee-shirt blanc qui descend sur l'épaule. Mes cheveux voletaient au grès du vent, et je réfléchissais maintenant à l'endroit où je pourrais passer la nuit, quand j'entendis des bruits de pas qui venaient de l'escalier menant au toit...

Assise sur la rambarde, j'entendais les bruits de pas se rapprocher, ils s'intensifiaient. Qui ça pouvait bien être ? Je me serais bien retournée, mais je risquais alors de perdre l'équilibre et de tomber. Si ça se trouve, ce n'était juste qu'un vulgaire élève qui s'était perdu et qui n'allait pas tarder à redescendre. Quoique se perdre pour atterrir sur le toit, c'était une idée quelque peu farfelue, avouons-le. J'agitais nerveusement ma clope, prenant une nouvelle bouffée. La cigarette me permettait de combler le vide du sang. Sang que je n'avais pas bu depuis quelques jours. Sans ces clopes, j'aurais très certainement déjà tué quelqu'un. Heureusement, j'avais quand même un minimum de self contrôle. J'étais maintenant persuadé que la personne qui était montée sur le toit n'allait pas tarder à redescendre, mais je m'étais finalement trompé, car le protagoniste en question s'adressa à moi.

- Tu risques de tomber.

Oh, que c'était mignon, il s'inquiétait pour moi. Oui, il. Car vu sa voix grave, c'était un gars. Il avait une jolie voix, d'ailleurs. Il pouvait facilement se trouver un job dans une radio, celui-là. Mais mes pensées furent interrompu par une odeur que je reconnaissais entre mille. Le sang frais. Non Angel, contrôle toi... Il ne fallait surtout pas lui sauter dessus et lui boire tout son sang. Non, surtout pas. J'inspirais à fond, essayant de combler l'appel du sang avec du tabac. Puis, je me relevais lentement, me retourna. Oui, vous avez bien lu. J'étais maintenant debout sur la rambarde. Bon ok, j'avais surtout envie de foutre la trouille à l'inconnu. Qui sait, avec un peu de chance il tomberait dans les vapes et j'en profiterais...?

- T'inquiète, je sais c'que j'fais ! Dis c'est quoi ton ptit nom ? T'as une tête à t'appeler Kyo, ou un truc du genre.

J'affichais un grand sourire forcé. Je m'étais tourné vers lui avec précaution. Il était plutôt bien foutu, en plus. De beaux cheveux blonds et de magnifiques yeux rouges. Il était habillé de blanc, et ça lui allait plutôt bien. Il ferait un excellent repas ! Ah non, ne pas penser à ça... Je descendis finalement de la rambarde, m'avançant lentement vers lui. Une fois à environs un mètre de mon futur repas du jeune homme, je laissais tomber ma clope et l'écrasa avec ma chaussure.

- J'mappelle Angel. Dis, t'as pas de maladie lier au sang j'espère, hein ? T'as plutôt l'air en bonne forme...

Ma main vint se poser sur ses cheveux, puis sur son visage. Oui je l'admets, je suis une personne très tactile, et alors ? Ah ! J'avais peut-être trouvé la personne qui pourrait me loger cette nuit, et me servir de repas par la même occasion ! J'esperais juste que ce gars ne soit pas un genre de super-man, parce-que sinon ça n'allait pas être une tâche aisé que de le mordre au cou. je pris alors mon petit air tout mignon, jouant avec une de mes longues mèches de cheveux.

- Au fait, je suis nouvelle ici et... Je me demandais si tu pouvais pas me loger cette nuit ? Ma chambre est en rénovation ! Je n'ai pas envie de dormir dehors, tu sais... Les gens ils sont bizarres, ils me font peur et... E-et...

Mes yeux devenaient humide. J'aurais du faire une carrière d'actrice ! J'esperais qu'il tombera dans mon piège, ça allait être marrant ! Haha, j'en salivais d'avance !

Le gars ne s'appelait pas Kyo, mais Sora. Bah, c'était pas mal aussi ! C'était un prénom mixte qui signifiait "Ciel", d'après mes souvenirs. C'était assez joli et ça sonnait bien. Quand je descendis de la rambarde pour lui révéler mon prénom et par la même occasion, pour m'amuser avec ses cheveux et sa joue, il recula, s'arrêtant dans sa phrase. Il était visiblement surpris ! Mais finalement, après avoir fait le coup de la gentille fi-fille toute fragile, Sora afficha un sourire sur son visage et mit une main sur mon épaule.

- Ne t'inquiète pas, je te ferais une place. Je crois que j'ai casé un sac de couchage dans unes de mes armoires.

Je jubilais. Il était tombé dans mon piège. J'avais envie de sautiller sur place en lui tirant la langue et en le narguant. Mais je me ravisa, hein. Il ne fallait surtout pas éveiller les soupçons, vous comprenez ? Non, j'étais un petit ange toute gentille. Ou tout du moins, en apparence ! Et vous savez quoi ? J'avais même trouvé un endroit où dormir cette nuit ! Il ne me restait plus qu'à me nourrir de son sang... Mais je n'avais pas envie d'attendre qu'il dorme, il fallait que je boive, tout de suite ! Mes yeux parcouraient le visage du beau repas en face de moi, s'attardant sur son cou. Oh que j'avais envie de planter mes canines dedans ! J'avais tellement faim que je recommençais à voir trouble. Je ralluma donc nerveusement une clope.

- Dis Sora, tu es quoi au juste ? Un démon ? Un loup ? Un vaaaampire ? Ça c'est sûr, t'es pas humain, ça s'voit. A moins que tu mets des lentilles de contact rouge ?

Mes yeux pétillaient d'excitation. Dans quelques minutes, ma faim sera totalement assouvie. Mais d'un autre côté, je le trouvais horriblement sympathique, et je n'avais pas envie de lui planter mes crocs et de laisser son corps sur ce toit, alors que la pluie n'allait pas tarder à reprendre. Je sais pas, ce type avait quelque chose de spécial... Il semblait incroyablement calme, et dégageait une aura rassurante. Peut-être que c'était un ange ? En tout cas ça irait très bien avec son prénom: Ciel. Mais quelque chose clochait, il y avait aussi quelque chose de mystérieux, de cacher que je n'arrivais pas à décerner. Ca m'inquiétais un peu, pour tout vous dire...

- Moi je suis un vampire ! Et tu sais quoi ? Je crèèèèèève la dalle...

J'avais décidé de lui dévoiler mes intentions, histoire de voir sa réaction. De plus, je savais qu'il ne pouvait pas s'enfuir, puisqu'à quelques mètres de lui il y avait... Un mur. Et la porte qui menait au toit était fermée. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que tournais la tête pour expirer la fumée de ma cigarette, histoire qu'il ne se reçoive pas tout le tabac dans la tronche. Je lui souriais. J'avais hâte ! En plus il était plutôt beau gosse. Mais en même temps j'appréhendais un peu, il était plus grand que moi et il pouvait me repousser. Ou alors, j'aurai de la chance et aspirerais le sang assez vite pour qu'il perde son énergie. Il n'aura plus qu'une chose à faire, attendre "qu'Angel la sangsue" veuille bien le laisser tranquille. Oui, Angel la sangsue. C'est marrant comme surnom non ? C'est moi qui l'ai inventé même que !

- Tu veux pas me laisser boire ton sang ? Hein ?

Avais-je dis d'un ton innocent. Vous savez, comme les petites filles dans les mangas ou film d'horreur, qui coupent des têtes avec un sourire angélique ? Bah je souriais comme ça. Phase 2 enclenchée ! Qu'elle était la phase trois ? Aah, la phase que je préférais le plus. La phase: A table !

Très intéressant, ce Sora était un ange, comme je l'avais imaginée. C'était vraiment trop la classe d'être un ange, n'empêche. Ceci expliquait donc cela. Il était très calme, et ça, bah c'était pas normal. N'importe qui, en me voyant debout de la sorte sur la rambarde, aurait hurlé pour m'arrêter, ou pour me traiter de cinglée, mais lui n'avait rien fait. Et puis, son visage n'exprimait aucune expression apparente. Neutre, c'était le mot. Si c'était un ange, il avait forcément des ailes ! J'avais tellement envie de les voir ! De grandes et belles ailes blanches... Il devait sûrement avoir des pouvoirs en rapport avec sa race, c'était sûr. Mais il y avait toujours cette part de mystère qui titillait ma curiosité. Oui, il y avait toujours ce petit truc qui faisait que le regard de Sora n'était peut-être pas si innocent que ça. Peut-être était-il devenu ange ? Sans doute ne l'avait-il pas toujours été. Et avant de le devenir, il avait sûrement dû faire des trucs pas très très net. Ou bien alors, je me trompais complètement ! Mais je savais que cet Ange avait quelque chose à cacher.

Enfin bref, trêve de bavardage voulez-vous ? Qu'avait-il répondu à ma précédente question ? Mais oui vous savez bien, je lui ai demandé gentiment si je pouvais lui boire son sang. Oh, pas tout ! J'avais pas trop envie de lui faire de mal, à ce gars-là. ça serait bête de s'attirer les foudres de ses collègues Anges, qui sait ? Je voulais juste de quoi tenir debout, voilà tout.

- Non mais euh... J'en ai besoin de mon sang moi ! Tu es folle de demander de telles choses aux gens que tu ne connais pas...

Oh, mais tu ne me rends pas la tâche facile, mon mignon. Ah, peut-être avais-je mal fait de lui demander tout de suite ? J'aurais dû le faire pendant son sommeil, ça m'aurait demandé beaucoup moins d'efforts. Je fis un tour sur moi-même, observant les alentours. Le vent venait de tourner et l'orage qui s'était éloigné n'allait pas tarder à revenir sur nous. Qu'elle poisse ! Et moi qui crevait de froid en mini-short... L'envie de boire du sang chaud m'envahissais. Vous savez, quand il fait froid et qu'il neige, vous avez certainement envie de vous mettre sous les couettes avec un bon chocolat chaud, près de la cheminée n'est-ce pas ? Bah moi, il me fallait du sang chaud. Bon je sais ce que vous vous dites "Mais elle attend quoi pour le mordre au lieu de raconter sa vie ?", ouais bon, je vais pas lui sauter dessus non plus. Vous savez, il faut toujours se montrer subtile dans la vie, prendre son temps. La dernière fois que j'ai foncée tête baissée, je m'étais blessée gravement. Mais tiens donc... Il n'avait pas d'arme ?

- Dis, dis ! T'as pas d'arme sur toi ? C'est bizarre, parce-que j'ai croisé tout un tas de gens dangereux en venant ici, t'sais ?

Je plongeais mes yeux dans les siens et il recula pour se heurter au mur derrière lui. Je ne pus m'empêcher de rire. Le pauvre ! Pauvre petit ange. Il devait se dire en ce moment que c'était pas trop son jour. Il semblait absent, c'était bizarre, comme s'il parlait à quelqu'un d'autre que moi. Je me retourna, il n'y avait personne. Sora poussa un grognement. Mais j'avais comme l'impression qu'il ne m'était pas destiné...

- Oh, t'es schizophrène ou quoi ? T'entends des voix ? T'as des hallucinations ? Y'a la dame blanche qui te parle ? Ehé, moi j'suis pas une hallucination hein, j'ai faim, là.

Je me rendis compte que ma clope était devenu toute petite. Je l'écrasais de nouveau sur le sol. Histoire de mettre la pression à l'ange devant moi, je retirais mon sweat qui était autour de ma taille, dévoilant ainsi mes deux flingues. Ils m'avaient beaucoup servit, ceux-là. Quand mon salaire dans le bar ne me suffisait pas pour atteindre les deux bouts, je braquais quelques super-marché, par-ci par-là. Jamais des banques, parce-que la sécurité est au top, là-bas. Bon, ok, je pouvais devenir intangible mais quand même, si je passais du stade vampire à fantôme, je ne pourrais pas attraper les billets, ils traverseraient mes mains ! Dommage, dommage... Enfin bref. Je pris un de mes pistolets et vérifia le chargeur. Il était à moitié plein.

- Moi, je me balade toujours avec ces flingues. On est jamais trop prudent, hein ? Et qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Tu n'as rien pour te défendre, c'est dommage... Mais ça m'arrange ! T'as l'air plutôt costaud, comme type. Je suis sûr que si t'avais une arme, je serais déjà encastrée dans le mur. Mais, c'est pas ton jour dis-moi ! C'est vrai que c'est pas évident de se battre à main nues alors que moi je possède un moyen de pression infaillible. En clair, si tu fais un geste brusque, je te mets une balle dans la tête. Pigé ?

Je lui souriais. L'orage retentit, suivi d'un éclair. Il n'allait pas tarder à pleuvoir. Sora avait intérêt à se montrer coopératif ! Sinon "pan", une balle dans le crâne. Et ça allait être plus facile pour m'abreuver !

- On peut régler ce différent sans recourir à la violence, tu ne trouve pas ? Je suis un ange, après tout. Si tu baisses ton arme, je ne compte pas te faire de mal.

A cette phrase, j'éclatais de rire. Mon rire était presque entièrement couvert par le bruit de l'orage qui avait retentit. Il était marrant, lui ! Un différent ? Ecoute mon mignon, j'ai juste faim, là. T'es bien sympa mais soit je bois ton sang et j'ai une chance de survivre, soit je le bois pas et je m'écroule. En clair, c'est toi ou moi ! M'enfin, ça, je me gardais bien de lui expliquer. S'il savait que j'étais affaiblie à ce point, il risquait de se défendre. Bon, jusque là il avait l'air plutôt coopératif, il n'avait pas dit oui, mais il n'avait pas dit non non plus. Je replaçais une longue mèche de cheveux que j'accrochais ensuite avec une barrette. Ouais, les cheveux longs c'était vraiment chiant. Ca vous tombe sur le visage constamment. Et ça vous oblige à secouer la tête comme dans les pub pour shampoing. Donc sur le coup, j'avais préféré attaché la mèche de cheveux pour éviter qu'elle ne vienne gêner mes yeux turquoise.

Je m'approchais subitement de Sora, appuyant le canon de mon arme contre son torse. J'enlevais la sécurité de celui-ci, comme pour lui faire comprendre que mes menaces étaient très sérieuses. Mais au fait, non. Enfin je veux dire, je voulais pas lui tirer dessus, à lui ! En plus, en m'approchant, je pus sentir une force brute incroyable.

- T'es sûr que t'es un ange toi ?

Il me faisait légèrement flipper, ce type. Il était très mystérieux. Trop mystérieux. Je plissais les yeux et le regarda un moment. Et soudainement, je frappais de toutes mes forces le jeune homme au niveau du crâne, avec le manche de mon arme. Ouais, de toutes mes forces. Pourtant, dieu sait que j'arrive à assommer les gens assez facilement, mais celui-là me donner du fil à retordre ! Je profitais qu'il soit légèrement sonné pour planter mes canines dans le cou de l'Ange, buvant son sang. Oh non, je vous l'ai dit, je ne comptais pas tout lui prendre. Enfin, c'est ce que je croyais. Car en réalité, c'était pas très facile de s'arrêter, hein. Pauvre petit ange !